Dans le cadre du Festival de la Beauté qui s'est tenu à Toulouse du 12 au 14 novembre 2021, Diaconie 31, l’association « Bonne Nouvelle », Bartimée et les Ouvriers Saint-François on donné à la Chapelle Ste Anne une représentation du  spectacle "Passion" avec Les Baladins de l’évangile. Très belle soirée !

TOULOUSE - 12 novembre

Émission de radio présence

Radio Présence a diffusé le mardi 16 novembre dans son émission "Immersion" un reportage sur le spectacle "Passion" donné à la chapelle Ste Anne de Toulouse.

Écouter ou ré-écouter l'émission dans son intégralité. A partir de 12min40 vous trouverez les témoignages de Clarisse, Michel, Eric (dans le rôle de Pierre) et les autres acteurs du spectacle.

Paroles du quart monde - Novembre 2021

Le vendredi 12 novembre à la chapelle Ste Anne de Toulouse, a eu lieu un spectacle sur la Passion du Christ mis en scène par la troupe des Baladins. Nous étions une trentaine d’acteurs, compagnons et personnes en précarité. La préparation a été très rapide. L’objectif pour les Baladins est l’évangélisation, pour les acteurs comme pour les spectateurs. Vous verrez qu’Éric en particulier a vraiment vécu une conversion en jouant St Pierre (voir ci-dessous). Lire la suite

Témoignages

GALI : C’était un spectacle qui est d’abord formidable ! Ça nous fait un petit peu sortir de nous-mêmes. C’est le genre de chose qu’on n’aurait pas osé faire… Dans ce spectacle, tout le monde s’est senti utile de participer à ce théâtre sur l’Evangile parce que ça donne beaucoup de choses ; on a l’impression de s’ouvrir. Aussi se découvrir soi-même – je parle pas que pour moi – et on essaie de comprendre un petit peu ; ça nous amène un petit peu d’humilité en nous-mêmes. Parce que quand on voit que par exemple Eric, il a joué Pierre, on voit que… il avait les yeux là… Il a donné de lui-même ! Il s’est oublié ; il a oublié qu’il était Eric ; il l’a fait avec beaucoup de cœur pour lui-même. Et les gens le regardaient ; ça fait du bien. Chaque personne a fait son rôle. C’est ça qui était bien parce que il y avait pas de jugement ; personne ne vous juge ; il y a personne qui vous juge. Donc tout le monde s’est senti – aussi bien Quentin, Dimitri, etc… tout le monde s’est senti vraiment bien, vraiment à l’aise et donc… On voyait au niveau de leurs visages, c’était… !! J’avais l’impression qu’ils en redemandaient quoi ! Tellement ils étaient à l’aise… C’est formidable quoi ! 

Et la prestation du gars qui faisait Jésus aussi, il était très sympa, très bien… C’était vraiment de la joie ! Je veux dire par là, j’ai pas senti que les gens, ceux qui faisaient la scène, stressés. C’est ça qui était bien. C’est comme pour moi, moi j’ai… C’est vrai qu’au début, quand j’ai joué mon rôle, l’apôtre André ; mais ce qui m’a le plus touché, c’est celui qui est crucifié à côté du Christ – le petit qui a bien joué, mais moi aussi, il était crucifié comme moi ; on était des bons larrons ; et aussi bien le petit que moi, moi ça m’a fait tout drôle… Mais j’étais… ! J’aurais pu être stressé tout ça, me dire : mais non c’est pas possible… j’y arriverai pas ! En fait moi j’étais vraiment heureux ! Je me suis pas posé de question comme le petit qui s’était pas posé de question qui regardait ; moi non plus je me suis pas posé de question. Tout le monde m’a dit : Félicitation ! C’était bien joué… quand vous avez joué le larron ; ça m’a fait plaisir qu’on me renvoie l’ascenseur de dire ça… Donc là… C’est dur parce que quand même des fois, quand…; ça me faisait tout drôle ; j’avais pas l’impression d’être crucifié ; je crois que c’était formidable ! Franchement c’est, c’est… c’est un truc qui en même temps, peut-être aussi dans la vie de tous les jours, ça nous aide grâce à cet Evangile, vous êtes comme des simples, être humbles et voir les autres comme ils font tout ça, ça nous aide aussi à marcher et à moins…, ça nous aide aussi à travers la vie de tous les jours qui est un peu dure, ça – je trouve pas le mot- c’était vraiment…

JEANINE (Marie, un apôtre dans la Cène et présence dans la foule)

 

J’ai été surprise qu’on ait d’aussi bons retours avec aussi peu de répétitions.

J’ai eu du mal à me sentir bien dans les rôles : peut-être que j’avais trop de rôles… ça m’a gênée de pas savoir ce que je renvoie aux gens…

Sur scène, je me sens bien. L’Evangile de Jean me parle car j’ai eu l’occasion de l’interpréter. Quand on joue, c’est plus tangible que quand c’est seulement dans le cerveau.

ERIC : J’ai joué le rôle de Pierre. Dans les répétitions, j’avais du mal ; je voulais me mettre dans la peau du personnage mais j’avais eu du mal parce que il y avait beaucoup de passages où on le prenait à la rigolade ; donc rien que pour la répétition générale, c’était beaucoup plus sérieux et à ce moment-là,

 là où je me suis vraiment senti dans la peau du personnage, c’est dans le reniement de Pierre. J’ai enfin compris quel rôle avait Pierre aux yeux de Jésus et le fait que la personne qui jouait Jésus était… a montré une assurance, aucun doute dans ses gestes, dans ses prises de parole, eh be, je me suis dit : mince ! puisque je suis vraiment son ami, je le renie et tout ce qu’il me pardonne ; je pourrais pas rester insensible à ce pardon. Alors je l’ai accepté.

Le regret m’a fait prendre conscience, m’a fait une sorte de déclic : je me suis senti me rapprocher de Jésus. La honte de l’avoir trahi, le regret m’a fait mettre dans la peau de mon personnage ; ça m’a fait monter l’émotion… qui m’est arrivée d’un coup ! Donc du coup, voilà !

Je dirais ça après, quand je suis parti de scène, ça m’a énormément travaillé et comment expliquer ça ? C’est difficile. J’arrive pas à trouver les mots – je sais pas parce que c’est pas un appel parce que cet appel, je l’ai eu après et euh…

Monter sur scène, ça ne me gêne pas ; après, si je me sens bien dans l’équipe, je ressens un esprit bienveillant… bref ! Donc ça m’a énormément touché. Je parle pas au niveau du retour parce que moi je parle sur le point de vue personnel : d’abord j’ai mieux compris Jésus ; j’ai mieux compris l’histoire de Jésus ; je me suis senti proche de lui… Émotionnellement, juste après le reniement de Pierre – oui peut-être… Merci parce qu’on peut pas se voir Gali, on s’imagine…

Je me suis senti davantage dans le rôle de Jésus, j’étais plus moi-même. C’est ce que j’ai ressenti et du coup quand je jouais mon rôle, je n’avais plus que des yeux que pour Jésus. 22 : 32

Je faisais que le regarder ; j’étais en admiration par sa grâce, par sa sérénité, sa bienveillance et on ne peut que le suivre et à l’écouter. Donc voilà !

Et après, c’est pour ça que ça m’a énormément travaillé ; je dormais pas très bien les nuits…

Je repensais aux scènes, aux rôles. Après mis à part que j’ai eu des bons retours venant du public qui sont venus me voir pour me remercier… Surtout ils ont beaucoup insisté ; ils ont été énormément touchés par la scène du reniement de Pierre. Je sais pas parce que à un moment donné, je dis pas que j’ai vu Jésus, mais j’ai senti son appel ; j’ai senti sa présence juste après le spectacle. C’est comme si il voulait me guider, de me dire que je vais t’aider à éclaircir ce que tu as en toi et te diriger vers ce que tu trouves bon, le plus juste.

Et je n’ai ressenti aucun stress ni avant d’aller sur scène, ni d’être sur scène ni en sortant de scène. C’est vrai, je me suis oublié, je me suis imaginé comme si je vivais la vie de Jésus, en tant que Pierre !

Déjà en ayant les pieds froids, c’est vrai que avoir les pieds à même le sol, on ressent quelque chose de différent… On n’a plus nos habitudes ; on est perdu dans nos manières ; on doit jouer un rôle.

Quand j’ai joué après quand il fallait aller chercher le corps de Jésus, je sais plus ce que je jouais : c’est pas Simon de Cyrène ? Quand je transportais le corps de Jésus pour l’amener vers Marie ? (Joseph d’Arimathie) : là, j’étais en admiration quand je voyais Marie en ayant le corps de son fils sur ses genoux ; mes yeux se sont rivés dessus et j’ai vu ses gestes, mais j’ai vu la douceur d’une mère qui va perdre son fils. Et quand il y a eu l’histoire de l’orage, j’ai vu le bon et le mauvais larron… J’ai insisté un peu plus sur Gali… J’étais aussi en admiration et j’ai dit : "Ah ! Punaise ! Gali !" Il a réussi à jouer le mort et je voyais sa tête penchée vers l’avant, le corps parti vers l’avant ! Impressionnant ! Et quand le Caïphe avait peur de la foudre, là aussi, j’ai vu qu’elle était bien imprégnée dans son rôle.

C’est vrai que ça donne envie quand les gens et les acteurs s’impliquent ; ça donne envie de se donner à fond. De s’oublier parce que quand on s’oublie, pour moi, ça fait écho, je comprends mieux la venue de Jésus et le rôle que chacun doit jouer.

 

(L’appel) ça me l’a fait le soir même. J’ai passé une nuit blanche. Ça m’a travaillé… j’ai dit "mais qu’est-ce qui m’a pris dans ma tête pour que vraiment ça me fasse ce déclic quand j’ai joué le rôle de Pierre ?" C’est surtout dans le reniement parce que la personne que je trahis, que je renie vient vers moi et me pardonne. Et là je me suis dit : t’as trahi ton meilleur ami et il t’a donné toute confiance en toi et toi faire un retour ; tu le renies parce que tu as eu peur. Mais est-ce que lui n’a pas eu peur lui aussi ? Et je n’ai regardé que moi. Et c’est là que ça m’a fait… C’est ça qui m’a travaillé et le plus parce que ça m’a fatigué parce que pour pouvoir m’imprégner et ressentir cette tristesse, cette peine, il fallait que je fasse comprendre à Jésus que j’ai compris que malgré que je l’aie renié, il savait que je l’aimais parce qu’il m’avait demandé si je l’aimais ; ça m’a fait une montée d’émotion ; ça, ça m’a travaillé. Le lendemain, encore et c’est le lendemain, c’est la nuit du samedi que ça s’est brouillé et j’ai senti cette présence, j’ai senti cet appel. Je peux pas dire que j’ai vu Jésus ; je serai un menteur ; j’ai senti une présence. Ça m’a fait un déclic. Et je me suis dit : c’est cette voie-là qu’il faut que je mène. Ça y est ; ça s’éclaircit. Ça s’assombrit et je lui ai dit oui ; je lui ai dit : Oui, je crois en toi ! J’ai une foi ; je crois en lui, mais pas de la même manière. Je ne ressens pas d’aller dans une église, d’aller prier, chanter… Je suis insensible à ça. C’est autre chose. Et d’être sur scène, le corps travaille ; le corps me parle. Et ça m’a fait rapprocher. Et ça m’a fait mieux comprendre.

 

DIMITRI (Emmaüs)

 

C’était chouette. J’aurais aimé participer plus aux répétions (il a été à la première où il n’a rien joué et s'est décidé tardivement). Ça m’a embêté qu’ils retaillent un costume pour moi….

Je n’ai joué qu’un seul rôle (Emmaüs) mais c’était bien parce que je n’aurais pas supporté de monter et descendre de l’estrade tout le temps. Donc ce n’est pas à contrecœur que je ne participais à tous les tableaux… J’ai aidé dans les coulisses à préparer les accessoires et ça m’a bien plu.

 

LIONEL (Jacques le Majeur, Nicodème, la foule)

C’est une belle expérience. Je n’avais pas forcément l’envie de monter sur scène. Déjà de suivre l’histoire, ça aide.